1. Définition. — 2. Obligation. — 3. Matière et forme. — 4. Galon et croix. — 5. Usages romains. — 6. Couleur. — 7. Communion. — 8. Coutume.
1. Le voile, suivant l’étymologie latine, sert à dérober le calice aux regards, depuis le commencement de la messe jusqu’à l’offertoire et depuis les ablutions jusqu’à la fin.
2. Strictement obligatoire pour la messe, le voile ne peut être mis de coté après la communion et le prêtre doit alors, de nouveau, en couvrir le calice.
URBINATEN. — An sacerdos, in missae sacrificio, post communionem reponens calicem in medio altaris, velum, quo in principio missae operitur, supra bursam debeat plicare necne? Et S. R. C. respondit: Tam in principio missae quam post communionem calicem velatum esse debere totum in parte anteriori. Et ita in posterum tam in dioecesi Urbinaten. quam ubique servari voluit et mandavit. Hac die 12 Januarii 1669.
PRAGEN. — Utrum calix in fine missae debeat totus velari in parte anteriori, prout ab initio missae? S. R. C. resp.: Ante versiculum quod dicitur communio, cooperiendum velo calicem in anteriori parte, prout ante confessionem. Die 1 Martii 1698.
A parte anteriori s’explique, quand l’autel est adossé au mur; il n’en serait pas de même si l’autel était isolé, comme dans nombre d’églises de Rome. Totum signifie que le voile doit retomber jusque sur l’autel et ne pas laisser le pied du calice à découvert.
Le Cérémonial des évèques omet la mention du voile à la préparation de la messe: «Calix cum patena, palla, purificatorio et bursa» (l. I, c. xii, n. 19). «Calix vero cum patena, bursa» (l. I, c. xv, n. 14), ce qui ferait croire qu’on pourrait s’en passer, mais il n’est pas oublié à la fin de la messe: «Subdiaconus complicat corporale, tergit et mundat calicem, … velum et bursam super calicem reponendo» (l. II, c. viii, n. 77).
3. Le voile est entièrement en soie, «velo serico» (Miss. Rom.), et sans doublure; s’il y avait une doublure, elle devrait être en soie, malgré la pratique contraire en France. Sa largeur est telle qu’il couvre complètement le calice de toutes parts, en retombant également de chaque colé; il faut donc que l’étoffe soit souple. En France, au contraire, elle est raide et si parcimonieusement coupée, qu’elle ne recouvre que le devant du calice, ce qui est trop peu.
Le voile mesure soixante-quatre centimètres en carré.
4. Il est garni d’un galon étroit ou d’une dentelle de soie ou d’or. En général, il est d’étoffe unie. L’usage français met une croix à la partie antérieure: celle pratique est moderne. Si l’on tient absolument à la croix, on la place au milieu du voile, à l’endroit correspondant à l’ouverture du calice.
5. Quand le prêtre part de la sacristie, il relève la partie antérieure du voile sur la bourse, afin de porter plus commodément le calice et ne la rabaisse qu’à l’autel; au retour, il fait de même.
Le servant de messe plie le voile à l’envers, en deux d’abord, puis en quatre, dans le sens de la longueur; ensuite en deux et en quatre dans l’autre sens, ayant soin de replier en diagonale l’angle supérieur. Il met le voile ainsi réduit à la droite du corporal, pour que le prêtre puisse y déposer la pale, chaque fois qu’il découvre le calice.
6. La couleur assortit à celle de la chasuble: «Velum parvum, coloris paramentorum, super ipsum calicem» (Pont. Rom.). On est moins strict à Rome pour l’étoffe, qui n’assortit pas toujours à l’ornement.
7. Le voile, sous aucun prétexte, parce que telle n’est pas sa destination liturgique, ne doit tenir lieu de nappe aux communiants, même ecclésiastiques.
8. C’est la coutume qui règle si le voile, à l’offertoire, est plié par le prêtre ou par le servant de messe. A Rome, elle est en faveur de ce dernier.
An in missa privata, quando minister non est superpelliceo indutus liceat cum, lecto offertorio a celebrante, ad altare ascendere, accipere et plicare velum calicis vel hic ritus reservari debeat ministris superpelliceo indutis, vel etiam celebrans ipse debeat plicare velum et super altare ponere? S. R. C. resp.: Servandam consuetudinem. Die 12 Augusti 1854.
X. Barbier de Montault, Le costume et les usages ecclésiastiques selon la tradition romaine, II, Paris, Letouzey et Ané, s. d., pp. 165-168.